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Pour la protection de l’enfance, contre la surveillance de masse

Position des Radicaux de Gauche sur la proposition « Chat Control » de l’Union européenne.

En juillet 2025, la présidence danoise du Conseil de l’UE a réintroduit la proposition « Chat Control » à l’agenda législatif. Cette proposition de la Commission européenne, officiellement destinée à lutter contre les contenus pédopornographiques en ligne, impose en réalité un système de surveillance généralisée de toutes les communications électroniques. Cette mesure, qui porte atteinte aux droits fondamentaux et au chiffrement de bout en bout, a été vivement critiquée par la Cour européenne des droits de l’homme, les experts en sécurité et même de nombreuses associations de protection de l’enfance.

Notre position est claire

Si nous partageons l’objectif de protéger les enfants contre les abus sexuels en ligne, nous dénonçons avec force l’instrument choisi pour y parvenir.

Concrètement, si ce règlement est voté en l’état, il imposera un contrôle systématique de toutes vos communications : messages WhatsApp, e-mails, photos Messenger, conversations Signal ou Telegram. Chaque photo de vos enfants à la plage, chaque échange confidentiel avec votre médecin sera automatiquement scanné.

Cette proposition représente une attaque frontale contre les libertés individuelles que notre famille politique a toujours défendues. Elle institue un système de surveillance de masse de 450 millions d’Européens, transformant chaque citoyen en suspect.

Une triple violation de nos principes républicains

La présomption d’innocence est renversée : tous deviennent suspects par défaut. Le droit à la vie privée, garanti par la Convention européenne des droits de l’homme, est vidé de sa substance. Le secret des correspondances, pilier de nos libertés depuis la Révolution, est sacrifié sur l’autel d’une efficacité douteuse.

Les dangers d’une boîte de Pandore

L’introduction de « portes dérobées » dans le chiffrement des communications électroniques constitue une aberration :

  • Vulnérabilités systémiques : Toute porte créée pour les autorités peut être exploitée par des criminels ou services étrangers.
  • Inefficacité : Les vrais criminels utiliseront d’autres outils, laissant seuls les citoyens honnêtes sous surveillance.
  • Faux positifs : 80% de signalements erronés selon les autorités suisses – des milliers de familles innocentes injustement suspectées.


L’histoire nous enseigne qu’aucun outil de surveillance de masse n’est resté limité à son objectif initial. La CEDH l’a établi : de tels mécanismes « ne peuvent être considérés comme nécessaires dans une société démocratique. »

Pour une protection efficace et respectueuse
Les Radicaux de Gauche proposent une approche alternative :

  • Renforcement des moyens humains pour des enquêtes ciblées sur soupçons fondés
  • Éducation et prévention auprès des jeunes et des familles
  • Coopération judiciaire européenne sans surveillance de masse
  • Protection « by design » avec signalements efficaces sans compromettre le chiffrement


Appel à la mobilisation

Face à ce projet liberticide et avec un vote prévu le 14 octobre 2025, Les Radicaux de Gauche :

  • Appellent le gouvernement français à reconsidérer sa position et rejoindre l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Autriche qui s’opposent aux outils de surveillance de masse.
  • Demandent aux parlementaires européens de s’opposer fermement à toute surveillance de masse, dans la continuité de la position du Parlement européen de 2023.
  • Appellent les citoyens à se mobiliser pour interpeller leurs élus sur cette menace sans précédent.

Les libertés ne se négocient pas

La protection de l’enfance ne peut servir de prétexte à une société de surveillance.

Comme l’affirmait Pierre Mendès France : « La démocratie est d’abord un état d’esprit. »
Cet état d’esprit exige que nous refusions tout dispositif transformant l’exception – la surveillance ciblée et judiciaire – en règle générale.

Les Radicaux de Gauche resteront toujours du côté des libertés fondamentales, car sans vie privée, il n’y a pas de liberté, et sans liberté, il n’y a pas de République.