La suppression de deux jours fériés, dont celui du 8 mai, est une insulte à la mémoire de la France.
Ce jour commémore la victoire sur la barbarie nazie, mais aussi l’héritage de celles et ceux qui, comme Jean Zay et Jean Moulin, ont incarné la résistance à l’oppression et défendu une République sociale, laïque et solidaire. Jean Zay, ministre de l’Éducation populaire du Front populaire, assassiné par la Milice en 1944, et Jean Moulin, unificateur de la Résistance, torturé et tué par les nazis, représentaient cette France qui refusait la soumission. Leur combat était celui d’une République exigeante, généreuse et intransigeante face au fascisme.
En s’attaquant au 8 mai, le gouvernement ne se contente pas de grignoter un droit social : il sape les fondements mêmes de notre pacte républicain. Cette décision s’inscrit dans une logique bien connue : celle d’un macronisme qui, depuis des années, normalise les idées d’extrême droite, démantèle les services publics et méprise l’histoire de celles et ceux qui ont fait de la France un pays de lumière. Après avoir cédé sur les valeurs, on cédera bientôt sur les principes.
Le 8 mai n’est pas négociable. Il est le symbole d’une victoire collective contre l’obscurantisme, un rappel que la liberté se conquiert et se défend. Le supprimer, c’est effacer un peu plus la trace de celles et ceux qui ont résisté, c’est offrir un nouveau terrain à ceux qui, hier comme aujourd’hui, rêvent de diviser, d’humilier et de dominer.
Nous, Les Radicaux de Gauche, héritiers de Jean Zay et de Jean Moulin, refusons cette amnésie organisée. Nous refusons que la mémoire des résistants soit sacrifiée sur l’autel d’une austérité aveugle et d’un libéralisme sans âme. Nous refusons que l’on transforme notre histoire en variable d’ajustement.
La France n’est pas une entreprise. Sa mémoire n’est pas un coût, mais un bien commun.
Nous appelons les citoyennes et citoyens, les organisations syndicales, associatives et politiques attachées à l’idéal républicain, à se mobiliser pour défendre ce jour emblématique.
Parce que se souvenir, c’est déjà résister.